Que nous réservera 2022 en fait de tendances alimentaires ? En fond de pandémie et d’inflation, à quoi ressemblera les habitudes, l’offre et la demande, en matière de denrées comestibles au Québec pour l’année à venir ? Ceci vous donnera peut-être quelques idées…
On a pu le constater depuis 2020, soit depuis le début de la pandémie, les Québécois se tournent de plus en plus vers la cuisine comme activité familiale. On a tous vu les vidéos de nos proches sur Facebook et Tik Tok faisant du pain. Côté restauration, l’offre des plats en formules à emporter ou pour livraison a explosée. Si la commande de livraisons à domicile des épiceries a fait fureur au plus fort de la pandémie, puis diminué, va-t-elle reprendre son cours avec autant de fougue cet hiver ? Qu’en est-il du prêt-à-manger, des aliments et des mets consommés, sont-ils encore les mêmes qu’en 2020 ?
Une chose est sûre : l’avenir est on ne peut plus incertain et cette incertitude commence à teinter les résolutions des restaurateurs et des consommateurs.
Avec cette vague plus importante que les autres, beaucoup de restaurants ont dû arrêter leur service en salle à manger de manière temporaire faute de serveurs disponibles ou d’annulations massives de leur clientèle, mais pour combien de temps ? La situation va-t-elle s’améliorer pour repartir au plus mal l’automne prochain ? Les restaurateurs sont inquiets. On commence à se questionner sur l’avenir de la restauration. Philippe Mollé, chef du restaurant du Musée Pointe-à-Callières pense que les nappes blanches ont un avenir menacé : « Je pense que les restaurateurs pour survivre vont devoir se tourner de plus en plus vers les plats réconforts avec des ingrédients moins dispendieux. Quand la côte veau de lait te coûte 30 dollars pièce, tu n’as pas le choix d’aller vers des viandes moins dispendieuses, des parties moins nobles pour arriver dans tes coûts. C’est pour cela que je pense qu’on se dirige plus vers un style bistro, plutôt que des nappes blanches et avec beaucoup de plats qui se font en formule pour emporter », commente le chef et critique en matière de restauration.
Poutine au poulet (peau et chair) et ricotta prise dans un restaurant.
Le prix de la viande ne cesse d’augmenter. Particulièrement le bœuf qui est touché. Dans les boucheries haut-de-gamme, telles que la Boucherie Lorrain à Rosemère on me suggère de la macreuse d’emblée, plutôt que des Tomahawks pour mon souper de Noël ! « C’est une pièce très goûteuse que tu peux apprêter de différentes façons de la simple cuisson au barbecue comme dans un plat hyper festif. », me suggère Francis Lorrain propriétaire de la boucherie.
Les restaurants, emboîtent le pas des boucheries et sont aussi de plus en plus nombreux à proposer des pièces de viande comma la macreuse, mais aussi des plats d’os à moelle et des parties moins nobles de la viande de boeuf.
Plusieurs restos proposent maintenant des plats exclusivement végétariens (c’est littéralement l’explosion ! ) et beaucoup de tables de chefs reconnus comme celle de Simon Mathys, du Mastard, ont des plats constitués de beaucoup plus de légumes avec un seul choix de plat de viande dans leur carte.
Côté consommateur, si on en croit un récent sondage, les consommateurs avouent commencer à penser à ne plus acheter ou à réduire leur consommation de viande.
Conséquemment, à l’épicerie et dans l’industrie alimentaire, les produits à base d’ingrédients végétaux explosent, c’est le phénoméne « Beyond Meat ».
Les industries investissent aussi dans la recherche (R & D) sur l’agriculture végétal. Le mot d’ordre c’est « végés mais RÉCONFORTANTS » car la variable « santé » laisse un peu la place à celle du réconfort, du côté gourmand.
Vous vous souvenez au début de la pandémie, tout le monde faisait son pain ? C’est maintenant moins fréquent de voir des gens en faire sur les réseaux sociaux. Avec la période d’accalmie de cet été et automne, les gens ont repris leurs activités et ont moins de temps pour faire du pain.
On fait quoi alors, si on ne fait plus de pain?
On se fait des plats RÉCONFORTANTS – c’est le retour aux sources ! Tous et toutes, aux recettes de nos mères et grands-mères ! Pâté chinois ou Hachis parmentier, Pâtes maison ou lasagne avec pâtes achetées mais de bonne qualité, pizzas maisons; on se cuisine des trucs appétissants, réconfortants, avec mois de préoccupations « santé » qu »avant, pour combler un peu l’angoisse reliée à la pandémie.
Conséquemment, les restaurants et les traiteurs, boulangeries etc. proposent des plats pour emporter des plus réconfortants, pour Noël, les Fêtes ou pour l’année longue (particulièrement en cette saison plus dure !)
Retour des cipailles (Première Moisson en proposait un très bon au canard, bœuf, oie, etc.)
Des tourtières et hachis parmentiers des comptoirs de boulangerie/pâtisserie, comme Ôfauria.
Cretons et fèves au lard maison
Ragoût de boulettes (viande hachée aussi moins dispendieuses)
Betteraves en pot…
Cipaille de la Collection des Fêtes des boulangeries Première Moisson.
On cherche le réconfort dans la nourriture et dans les plats traditionnels.
Sinon, côté restauration on troque la nappe blanche pour les plats réconforts qui plaisent à tous :
Poulet frit haut de gamme, pâtes, pizzas, sandwichs gourmands (ils sont plusieurs chefs de renoms a avoir fait le « switch » pour se type de nourriture plutôt que leurs plats gourmets). Ex : Laurent Godbout, Dany St Pierre, etc.
Petits Électros-ménagers en vogue
À la maison, on se tourne aussi beaucoup plus vers la mijoteuse que l’autocuiseur, plus vers le robot que le mélangeur, pourquoi ? Parce qu’avec le télétravail qui déborde, on manque de temps et on cherche des solutions rapides. Le livre de recettes qui a battu tous les records en 2020-21 ? Celui des recettes à la mijoteuse de Ricardo, que diable !
On a mis bcp l’accent là-dessus durant la pandémie – pour la traçabilité, pour s’encourager en tant que société mais est ce que ce sera toujours le cas avec l’inflation alimentaire qui se produit si les aliments augmentent trop de prix ?
En tous cas, plusieurs ont vu venir en faisant des conserves, en s’adonnant à la lacto fermentation pour conserver les légumes hors saison (restaurants mais aussi consommateurs qui s’y intéressent de plus en plus).
Boire local aussi ! Mais plus à n’importe quel prix : on recherche les valeurs sûres à prix abordables. Producteurs locaux et exemples d’entrepreneurs d’ici : Stefano Faita (gamme de vins), Jessica Harnois.
Grosse tendance aussi : les vins sans ou avec très peu d’alcool d’ici! On mange réconfortant mais on coupe sur l’alcool ! Gins et vins sans alcool sont très tendances
On est de plus en plus conscients du tort fait à notre planète. Mais si pendant un bout de temps c’était pratiquement des valeurs de « riches » avec l’inflation alimentaire, on se rend compte que les denrées sont dispendieuses et il faut faire de la récupération le plus possible. Retour des potages, des sauces et des recettes où on récupère.
L’achat en ligne revient en force mais on regarde les prix !
Avec la pandémie, c’est le retour des commandes en ligne en épicerie, des restaurants aussi avec la livraison à domicile. Comme cela coûte plus cher, on regarde à deux fois avant de trop commander, par contre ! Car certaines compagnies de livraison rajoutent aux coûts déjà dispendieux de la nourriture.
On se méfie de plus en plus de la provenance des aliments – pandémie et virus obligent ! Et du coup, la traçabilité et le choix du locavorisme devient de plus en plus des choix évidents.
Avec les abattoirs fermés et les solutions à produire une viande de moindre coût, dans le respect du bien-être animal, il y a la montée, et ça c’est un peu épeurant, de l’agriculture cellulaire (aliment viandu qui est produite à l’extérieur de l’animal avec des cellules provenant d’un animal !)
En tous cas, 2022 nous réserve encore beaucoup d’incertitudes et donc mieux vaut prévoir que d’avoir à se ruiner…
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